Financium : sans surprise, l’inflation au centre des préoccupations des DAF

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Inflation, conflit russo-ukrainien, pénurie de compétences et digitalisation. À l’occasion de l’événement Financium de  la DFCG le 17 novembre 2022 à Paris, le président de l’association Emmanuel Millard et ses invités ont dressé un panorama des nombreux défis liés à la conjoncture qui attendent la fonction finance dans les mois à venir. (Photo de G à D : Laurent Morel, associé PWC / Gregory Sanson, DAF Bonduelle / Frédéric Baudeau, DAF Technip Energie / Régis Massuyeau DAF Maison du Monde / Carole Ferrand, DAF Capgemini, animatrice. Crédit : CT)

Ce 17 novembre 2022 se tenait à Paris, près des Champs-Elysées, la vingtième édition de Financium. Organisé par la DFCG et à destination des directeurs financiers, l’événement a fait salle comble, son ouverture matinale (8h) ne semblant démotiver personne. À l’occasion de la plénière d’ouverture, Emmanuel Millard, président de la DFCG, est intervenu ainsi que Stéphane Richard, associé de la banque américaine Perella Weinberg et ancien PDG du groupe Orange et Laurent Musy, PDG de Terreal, ETI française spécialisée dans la fabrication de tuiles en terre cuite.

Tous les trois sont revenus sur la situation économique, l’inflation, les tensions géopolitiques, le coût de l’énergie, et les conséquences sur les entreprises et leurs directions financières. « Depuis le début de la pandémie de covid, nous traversons crise après crise. Malgré cela, les DAF ont tenu la barre », a commenté Emmanuel Millard. Une introduction dense et quelque peu démoralisante avant la présentation d’une étude du cabinet PwC et l’intervention de quatre DAF issus d’entreprises françaises.

Une perte de confiance en l’avenir sans impact sur les investissements dans le digital

Cette plénière a donc été l’occasion de présenter les principaux résultats de l’étude PWC sur les priorités 2023 des directions financières. Sans surprise, les trois principaux risques à anticiper pour l’année à venir sont l’inflation, le conflit russo-ukrainien et la cybersécurité. S’y ajoute la pénurie de compétences. Résultat : une baisse de la confiance au sein des équipes DAF. Alors qu’ils étaient 85 % à croire en une croissance du chiffre d’affaires de leur entreprise en 2022, ils ne sont plus que 76 % pour 2023.

En ce qui concerne l’inflation, 35 % des sondés espèrent la maîtriser en la répercutant sur les prix de vente de leurs produits et services, et 31 % cherchent actuellement des moyens de limiter son impact sur leurs marges. Cependant, cette conjoncture économique ne les empêche pas de continuer à investir dans la transformation de leur métier. Ainsi, 93 % prévoient d’investir dans la digitalisation de la fonction finance et 82 % souhaitent faire évoluer leur approche budgétaire. Avec ces deux objectifs en tête, c’est quasiment la moitié des répondants (46 %) qui jugent la collecte, l’analyse et l’utilisation de la data comme leur priorité pour 2023, suivie par l’investissement dans l’IT (28 %) et dans une politique RSE (26 %).

Agilité et gestion des risques : les DAF se préparent pour 2023

Quatre directeurs financiers présents sur scène ont pu commenter ces résultats : Carole Ferrand de Capgemini, Gregory Sanson de Bonduelle, Frédéric Baudeau de Technip Energies et Régis Massuyeau de Maison du Monde. Chacun à leur tour, ils sont revenus sur les défis qui les attendent pour 2023 avec, en tête, l’agilité et la gestion des risques : « Nous allons de crise en crise tout en ayant du mal à définir la nature de celle qui suivra. Face à cette situation, le DAF se doit d’être plus agile », commente Carole Ferrand, rapidement suivi par Régis Massuyeau : « Nous devons être en mesure de gérer les conséquences d’une inflation ou d’un conflit géopolitique inattendu. Nous devons être assez solides pour investir quand tout va bien, mais également anticiper une hausse des salaires ou une altération des comportements d’achat ».

De son côté, Gregory Sanson reste plus pragmatique : « Qui avait inscrit une pandémie dans ses risques potentiels ? Personne. Pourtant aujourd’hui il faut être en mesure de gérer ce type d’événements et ses conséquences. Il en va de même pour l’inflation. Bonduelle est une entreprise de produits alimentaires, répercuter l’inflation sur nos prix n’est pas anodin ». Enfin, dernier à prendre la parole, Frédéric Baudeau de Terchnip Energies a lui aussi jugé que la gestion des risques était son plus gros enjeu pour 2023 : « Nous faisons face à une volatilité des matières premières et à une inflation sur leurs prix, à des difficultés d’approvisionnement, sans compter le prix de l’énergie qui explose. Le DAF doit être en mesure de comprendre ces risques et d’agir rapidement et efficacement malgré tout ».

Les directeurs financiers de Capgemini et Technip Energies ont par ailleurs tous deux mentionné le digital et notamment l’utilisation de la data comme élément clé pour répondre aux défis qui les attendent.

Clémence Tingry

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