Pour les 113 DAF interrogés début avril par le cabinet d’étude Deloitte, l’activité continue et les employés travaillent. En revanche, impossible pour eux de fixer de nouveaux objectifs. Six sur dix n’imaginent pas de retour à la normale avant fin 2020.
Le cabinet d’étude Deloitte procède chaque trimestre à un sondage auprès des DAF des grandes entreprises étatsuniennes, canadiennes et mexicaines afin de connaître leur état d’esprit et leurs actions en cours. Entre le 8 et le 10 avril, il a demandé à 113 d’entre eux de partager leur sentiment sur la situation de leur société en ce moment. Deloitte précise que son enquête n’est bien que le reflet de l’opinion des sondés et ne prétend aucunement représenter l’état de l’économie des trois pays concernés ni le point de vue général des entreprises.
La moitié des entreprises au moins à 80% de leur capacité
Sans surprise, seul un quart des sondés déclare que l’activité de son entreprise s’est maintenue à un niveau normal. Une moitié supplémentaire estime cependant continuer à plus de 80% de sa capacité. Des taux élevés probablement liés à la taille des sociétés concernées (85% ont un CA supérieur au milliard de dollars, et parmi elles 28% dépassent 10 milliards). Les secteurs sont cependant inégaux devant la crise du covid-19 (même si les répondants sont très peu nombreux dans chacun d’entre eux). Les entreprises de technologie et de la santé et pharmacie sont celles qui ont continué le plus normalement selon les DAF, devant les banques, l’énergie et le commerce.
Les DAF interrogés n’imaginent pas de retour à la normale avant la fin de l’année
Peu d’employés sous le temps de travail habituel
Selon près de deux tiers des répondants, moins de 10% des employés travaillent moins de la moitié de leur temps habituel. Dans des pays où la sécurité de l’emploi ni du salaire n’est pas garantie, la moitié des répondants ont maintenu des salaires à 100% pour ceux qui n’ont pourtant pas pu travailler à temps plein. Un tiers évoque une réduction du temps de travail ou du salaire. Par ailleurs, près de la moitié des sociétés cotées devraient, au pire, garder le même niveau d’endettement. Une proportion qui monte à trois quarts dans les autres structures.
2/3 de DAF dans l’incapacité de fixer de nouveaux objectifs
Enfin, ils sont six DAF sur dix à ne pas anticiper de retour à la normale avant la fin de l’année 2020. Parmi eux, on trouve les huit DAF de la distribution et 5 des 7 dans les services. Seuls secteurs sous ce seuil de 60%, et de peu, l’énergie, la banque et les télécoms. Pessimisme ou réalisme ? La double incertitude sanitaire et économique n’aide pas les responsables de la finance à la prévision précise, même dans de très grandes entreprises. Deux tiers des DAF de firmes cotées qui établissent habituellement des prévisions pour leurs futurs revenus ont d’ailleurs renoncé à en produire de nouvelles.
Emmanuelle Delsol
